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gaëna da sylva - Page 4

  • passade

    G_PAN01.JPG

    La chair compacte et contractée
    parcourue de gris et d'oranges
    où la nuit trempe ses phalanges
    la ville faux-bourdonne
    une ardoise après l'autre entonne
    l'hymne grave et surnaturel
    d'un soupir échappé du ciel

    Flottille au fil de ses nervures
    une marée automatique
    véhicule sa mécanique
    et sourde, aveugle presque
    - jugerez : superbe ou grotesque,

    enchaîne à bon train anguillules
    et lumineuses mandibules

    « - Pardon, que faites-vous dehors,
    ce chien bavant sur vos chaussures ?
    Il me semble qu'à cette allure,
    vous n'êtes pas couché, encore ! »

    « - Je pratique une discipline
    antique - si ce n'est plus vieille,
    tandis que la ville sommeille,
    je m'apaise la mélanine. »

    C'est ça, passons... par la fenêtre ?
    Un œil, alors... pas tout l'entier !
    Quoique après tout, vous me tentiez
    Oui, vous... à l'instant même
    Noble Cœur aux prompts anathèmes ;
    comme au tableau une ombre passe
    pâlit, déjà sotte, menace

    Il en reste bien quelque chose
    Est-ce du gris ou de l'orange ?

    Mais mon chien n'a pas eu sa dose
    Je vois que la queue lui démange

    Et les oiseaux en embuscade
    relanceront tôt la parade

    Allons, marcher !
    Et reprendre le vers où on l'avait laissé.

     

    G_PAN02.JPG

    tiniak - Ruades © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration : fragments d'une photographie de Gaëna,
    que vous trouverez dans son entier, par là, jusqu'à
    "La Duchesse D'Aiguillon"
    © 2007 Gaëna da Sylva, photographies

  • nomenclature

    à Gaëna da Sylva

    Gaena_trouée.jpg

    L'ombre de la forêt s'est jetée dans le ciel
    pour en atténuer le regard insistant
    que cet œil sale et borgne et tout croûté de sel
    cesse d'intimider les bras de ses géants

    Moi, dans cette trouée, je sais ce qui m'aspire

    délesté de l'aplomb des charges familières
    dont je laisse bailler sur l'herbe qui transpire
    le contour élimé des trop fines lanières :

    Je voudrais que se jouent à m'éloigner du sol

    une feuille après l'autre au gré d'un vent léger
    les capricieux tracés d'anarchiques envols
    pour le précieux vertige d'être et l'oublier

    Je pourrais croire un peu aux légendes païennes

    attachées à peupler d'animales furies
    les trompeuses lueurs que le chaos promène
    en donnant à leurs morts apparence de vie

    Sinon, pourquoi lever vers les cieux nos regards

    cherchant obstinément de ceux qui ne sont plus
    un signe, un mouvement, un rêve, un avatar
    quand ils sont dispersés, quand nous marchons dessus ?

    Je me hurle en ton nom, feignant que tu m'entendes

    et me chante le tien pour que vibrent encore
    les cordes et les bois que leurs syllabes tendent
    sur le bourdon têtu d'un monde qui t'ignore

    Les bras de la forêt contiennent cet élan

    qui me vient à l'idée par excès d'hydromel;
    je me charge à nouveau du bagage pesant
    de mon nom qui chemine, atavique et mortel.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration :
    © Gaëna da Sylva, "De l'ombre à la lumière..."

  • pigeon-toed whirl

    yow... don't you pidgin me!

    Gaena_pigeons.jpg

    photographie extraite de
    LA CHAMBRE NOIRE
    de Gaëna da Sylva

  • cheveu océan

    gaen_wave (2).jpg

     

    Plus fort que le vent
    un plein mouvement
    sans l'épaule, du visage
    et soudain comme un rivage
    dans le galop géant d'un cheveu océan

     

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour Gaëna Da Sylva, autoportrait

  • Gaëna, faithfully

    Gaena_sofar13.jpg

    I

    straight ahead over the waving fields
    her look
    her shield
    from her smell blown in the soothing wind
    I know I have to understand
    she has to move
    the land
    she has to move
    the sky
    the sand and the waters nearby

    there she stands peacefully
    how far she is already
    how very far from me

    not saying but meaning silence
    all shaped with living happenstance
    I know I shall be patient
    faithful yet distant
    yet faithful
    and confident, truly
    till she comes back to me

     

    II

    Je sais ton regard quelque part à l'affut
    ce doigt tendu perçant l'ombre
    d'un geste résume le nombre
    et me rend à la vue

    La forêt où t'attendre
    le fleuve à redescendre
    le volet clos sur l'émoi de décembre
    le renouveau qui couve sous la cendre
    de ce visage tendre
    et la brassée de fleurs à prendre

    Tout cela m'est rendu
    familier et connu
    quand ton œil à mon adresse
    perce et me verse un sourire entendu

    Gaena_flowers.jpg

    III

    Les horizons les plus proches
    logent bien au chaud dans les poches
    sous ton regard qui semble dire
    L'horizon ne peut finir

    A l'arrêt je perçois mieux
    les effets de la distance
    A marcher j'aurais les yeux
    déjà pleins de renonçance

    Seize horizons devant moi
    pourquoi faudrait-il choisir ?
    puisqu'il me faudra mourir
    je les emporte avec moi

    Plus un mot, je reste là ;
    c'est le regard qui voyage.
    Plus un mot et plus un pas ;
    qu'au loin se reporte ma rage

    lointain, donne-moi ton courage
    il m'en faudra davantage
    pour oser demeurer, sage.

     

    Gaena_sofar13.jpg

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par les photographies de Gaëna Da Sylva
    extraites de sa CHAMBRE NOIRE